La honte
La HONTE.
N’étant ni un sportif du petit écran ni idolâtre du ballon rond, je n’ai pas suivi cette fameuse coupe du monde qui s’est déroulée au Qatar. En revanche, j’ai pu consulter quelques extraits dont je ne me suis pas encore remis. En effet, la prestation de notre président m’a fait croire à une scène surréaliste. Mais apparemment, la proximité de Noël, dont il convient quand même de rappeler que c’est l’anniversaire de la naissance du Christ Sauveur, semble pérenniser l’anesthésie générale de la France grâce à l’abondance (pour certains en tout cas) de chocolats et autres mets fins qui encore une fois enfument la véritable dimension de cette fête on ne peut plus chrétienne.
La France continue sans même un toussotement sa descente aux bas-fonds de sa dégringolade dans quasiment tous les domaines de la vie de la Nation. Sidérant, au pays des « moutruches », personne ne s’offusque de la dernière frasque de notre président. Personne n’a honte. Personne ne semble percevoir combien notre président jette le discrédit sur sa personne, mais aussi sur les fonctions qu’il occupe et surtout sur la Voix de la France à l’International.
En avril 2021, la « Lettre à nos gouvernants » signée par plus de 27000 militaires à la retraite avait suscité l’ire du gouvernement, alors que notre seul propos était de demander à nos gouvernants de faire ce pour quoi ils sont payés : gouverner. Mais, c’est nous qui avions été l’objet de critiques, d’accusations et de menaces. Nous aurions sali l’image de l’armée en nous étant exprimés publiquement, simplement pour nous défendre d’ailleurs. Aujourd’hui, après d’autres prestations peu élogieuses pour notre pays (fête de la musique à l’Elysée en 2018, visite du président aux Antilles) pour ne citer que les plus scandaleuses en termes d’images, j’imaginais que notre gouvernement, sous la houlette du premier de ses ministres, ait mis en demeure le président, lors du premier Conseil des ministres, de faire le choix de retrouver raison ou de s’effacer. Madame Borne, n’avez-vous pas honte avec tous vos ministres de ne pas réagir suite peut-être à une erreur de posologie dans l’attribution de vitamine C à votre chef ? Quelle crédibilité accorder à un homme qui se conduit, comme l’ensemble de la planète a pu le voir, d’une manière aussi scandaleuse que déplacée ? Comment voulez-vous que les Français fassent encore confiance au premier magistrat du pays ? Votre honneur eût été sauvé par une attitude ferme et sans ambiguïté vis-à-vis du président. Honte à vous.
Et vous, grands Corps de l’état, Conseil Constitutionnel, Conseil d’état, grandes administrations n’avez-vous pas honte de votre complicité coupable d’inaction ?
Et vous, députés et sénateurs de la majorité présidentielle, n’avez-vous pas honte de continuer à soutenir un président qui, au regard des critères les plus élémentaires de la bonne conduite d’un élu, abime la France ?
Et vous, élus de tous bords, députés et sénateurs qui continuez de soutenir parfois du bout des lèvres, un président qui n’a que faire de vos avis, en témoigne l’utilisation forcenée du 49-3, n’avez- vous pas honte ?
Et vous, préfets et Hauts (ou moins hauts) fonctionnaires, n’avez-vous pas honte du comportement simplement inacceptable que vous avez pu observer dans la tribune et sur la pelouse de la finale de la coupe du monde au Qatar ?
Et vous Messieurs les grands Chefs de notre Armée, vous ne pouvez ignorer ce qui se mijote dans les têtes de tous vos subordonnés. Une fois de plus, vous allez devoir déployer des trésors d’imagination pour motiver vos troupes qui n’ignorent pas que les décisions au plus haut sommet viennent du Chef des Armées. Car, c’est quand même lui, qui a en dernier ressort, peut prendre la décision du déclenchement du feu nucléaire. Bien sûr, je vous fais confiance pour arrêter le bras qui irait trop loin ; encore aimerions-nous être certains que vous en aurez le pouvoir.
Et vous enfin, Madame Macron, êtes-vous fière du comportement de votre époux ? Sans doute par le passé, vous êtes-vous rendue complice de certains débordements déjà cités, mais il y a des moments où trop c’est trop. N’avez-vous pas honte ? Car nous ne sommes plus dans une scène de théâtre mais à un niveau de décision qui engage la vie de milliers de personnes, voire beaucoup plus. Peut-être ces scènes au Qatar ont simplement tiré chez certains un vague sourire digne de feu « Les guignols de l’info », sauf que nous sommes là dans le réel. Chère Madame Macron, il s’agit de la voix et du devenir de la France mais d’abord et plus prosaïquement de votre propre époux. Je ne peux croire qu’une épouse n’ait pas suffisamment de lucidité et de discernement pour n’en rien faire. Aussi, je vous supplie de ne pas attendre les 65 ans envisagés pour le départ à la retraite pour encourager votre époux à prendre son repos bien mérité après un quinquennat déjà bien trop lourd pour lui et surtout pour notre France que nous aimons.
Général (2S) André COUSTOU.
Le 24/12/2022